Chacun porte sa tâche…

Court résumé: Coleman Silk, un professeur de lettres classiques, est accusé de propos racistes, à la veille de sa retraite. Cette accusation, plus sa liaison avec une femme de ménage de 34 ans, va semer le trouble dans son entourage. En entrant dans le passé de cet homme, on va découvrir une vie moins conventionnelle qu’elle n’y paraît, et un secret qui aurait pu changer bien des choses.

Mon avis: Au début de son roman, Philip Roth nous fait apparaître Coleman Silk comme le bouc émissaire de toute la population. Au fil des pages, on comprend que Coleman subit volontairement toutes les critiques portées à son encontre, en respectant scrupuleusement le mensonge qu’il avait créé étant adolescent. Ce mensonge, qui lui paraissait inévitable à un moment de sa vie, va régir toute son existence, et finalement entrainer lui et ses proches dans une spirale dramatique. Cet élément caché va lui coller définitivement à la peau, et il va le porter comme un fardeau.

Philip Roth manie une écriture agréable avec laquelle il va passer par différents points de vue de cette histoire: Nathan Zuckerman, l’observateur extérieur, Coleman Silk, l’acteur principal, Faunia Farley, la femme scandale, Les Farley, son ex détraqué et Delphine Roux, l’anti-Coleman. Chacun de ces acteurs porte en lui une « tache » personnelle, un secret qui va légitimer ses actes. Tous ces actes qui sont en définitive, aiguillés par le puritanisme et le moralisme américain.

C’était mon deuxième Philip Roth et après avoir été un peu décu par « Un Homme », cette fois ci, il m’a convaincu, grâce à un fond que sublime la forme.

Folio (poche) 480 pages

16/20

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