Ignominie romancée

Court résumé: 28 Avril 2008, dans une petite bourgade d’Autriche, une femme sort avec ses trois enfants d’une cave où elle déclare avoir été enfermée et violée pendant 24 ans par son père. Régis Jauffret a enquêté sur ce drame unique.

Mon avis: L’attrait principal de ce type de livre repose sur le fait qu’il raconte une histoire vraie: l’enfermement et le viol d’une femme pendant 24 ans n’auraient aucun intérêt s’ils n’étaient pas réellement arrivés. On est intrigué de connaître les pourquoi et les comment d’un tel drame, on veut savoir dans quelles circonstances cela a pu arriver et quelles sont les failles dont a profitées le bourreau pour réaliser son délire.

Et c’est là, à mon avis, que Régis Jauffret réalise sa plus grosse erreur en faisant le choix délibéré du roman plutôt que du récit (sûrement pour éviter les poursuites judiciaires), ce qui enlève une grande part de curiosité à son sujet. Tout au long du livre, je me suis posé la question de savoir si tel ou tel évènement était réel ou sorti de l’imagination de l’auteur. Le texte perd alors de sa force. Ce qui aurait pu être un récit voyeuriste et envoutant, ne devient qu’un conte malsain dénué de magnétisme.

L’écriture est belle, le thème attractif, mais la forme choisie éteint toute la puissance de la dramaturgie. J’ai bien ressenti la claustration, l’atmosphère et les relations ambigües entre les personnages, seulement le doute sur la véracité des faits a constamment plané sur la lecture de cette aventure souterraine.

Points (poche) 546 pages

14/20

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