Bon roman, petit Lehane

Ce monde disparu

Court résumé: Joe Coughlin s’est retiré des affaires et c’est maintenant Dion Bartolo qui a pris la direction des opérations. Jusqu’au jour où une personne vient lui annoncer qu’un contrat pèse sur sa tête. La retraite tranquille de Joe semble alors terminée…

Mon avis: L’arrivée d’un nouveau Dennis Lehane, ça ne se rate pas, d’autant plus si ce nouvel opus vient finir une trilogie que j’apprécie énormément. J’avais gardé un très bon souvenir de « Ils vivent la nuit » et j’avais hâte de poursuivre les aventures de Joe Coughlin.

Dans le précédent volume, l’histoire nous narrait l’ascension de Joe dans ce milieu dangereux. Les évènements étaient rectilignes avec quelques soubresauts violents. L’intérêt du livre résidait dans l’évolution du personnage principal dans son environnement. Dans ce volume où l’on suit le déclin et la chute de ce monde qui semble révolu, l’intrigue est plus creusée et le suspense plus présent. On est tenu en haleine par le contrat qui menace la tête de notre héros.
L’univers de l’époque est une nouvelle fois parfaitement retranscrit et le milieu mafieux particulièrement réaliste. Comme d’habitude, les protagonistes sont bien travaillés. Ils sont complexes et l’auteur nous fait découvrir leurs différentes facettes. Derrière les attitudes dures et sans complaisance se cache souvent une sensibilité, qui rend ces personnages beaucoup plus humains et attachants. On comprend alors mieux leurs comportements malgré leur violence répétée et souvent dépourvue d’émotion. Et surtout Joe Coughlin s’affirme définitivement comme un personnage charismatique, qu’on adore et qu’on respecte quelle que soit la situation.

Ce genre de livre me fait penser à la série télévisée « Les Soprano ». Elle évolue dans le même milieu mais surtout on passe de tels bons moments avec ces hors-la-loi que l’on n’a pas envie que ça s’arrête. J’ai l’impression qu’on pourrait suivre leurs aventures indéfiniment.

Cependant je ressors avec un peu de déception de ce dernier tome. J’ai trouvé le livre trop court et donc pas assez traité en profondeur. Pour moi, cette histoire aurait pu être une simple partie du scénario global, mais ne se suffit pas à elle-même pour prétendre être à la hauteur des précédents.

Au final, ce roman aurait été un très bon roman de gangsters s’il avait été produit par un écrivain quelconque. Pour Dennis Lehane, c’est un livre moyen et j’en attendais plus. Mais rassurez-vous : Quand je parle de moyen pour lui, c’est déjà gage d’une qualité supérieure par rapport à la plupart des écrits de ce genre.

Rivages 348 pages

16/20

Une réponse "

  1. Ce n’est pas son meilleur mais c’est un bon Lehane ! 😀

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