Court résumé: Au hasard d’une galerie de Saint-Jean-de-Luz, Frédéric Beigbeder aperçoit un tableau représentant une cabane, dans une vitrine. Cette toile le fait rêver, il l’achète et soudain, il se souvient…

Mon avis:

Je remercie NetGalley pour cette lecture!

Frédéric Beigbeder fait partie de ces personnalités publiques qui divisent. En effet, sa manière d’être et ses prises de position radicales ont pu donner des boutons à certains. A une époque, sa surmédiatisation a même fait oublier qu’avant ça, il était d’abord un écrivain, et pas des moindres. D’ailleurs, ce nouveau récit est annoncé comme la suite d’« Un roman français » qui lui avait valu le Prix Renaudot en 2009.

Aujourd’hui, l’auteur vit retirer du monde des stars. Il a fui la tempête parisienne pour s’isoler dans la quiétude du Sud-ouest. Il a pris un peu de recul et regarde cette époque avec sagesse. Au détour des pages, il revient sur son enfance, ses parents, ses années d’excès, sa relation avec Laura Smet. On prend du plaisir à croiser des personnages connus qu’il nous présente dans des situations incongrues. Arrivé à l’âge mûr, il se livre et nous donne aussi sa vision de la société présente et à venir.

Sur la forme, il a décidé d’être original, en séparant chaque phrase de deux interlignes. Cette mise en scène donne à chacune d’entre elles une existence propre, en dehors de la masse. On peut ainsi hacher sa lecture pour admirer la force d’une formule.

Sa plume parfois acérée, parfois poétique est toujours au rendez-vous mais est maintenant au service de sa rédemption. Il reconnaît ses erreurs et nous gratifie de passages émouvants et mélancoliques. On découvre alors une bienveillance qui lui va bien. Mais rassurez-vous, il a gardé tout de même sa verve et son impertinence légendaires, qui donne le sourire et de l’énergie au texte.

« Un barrage contre l’Atlantique » se déguste avec délectation. Par petites bribes, il dévoile une nouvelle facette du personnage Beigbeder et confirme le talent de ce grand écrivain qui dérange. Si vous n’êtes pas fan, ce roman pourrait vous réconcilier !

Grasset, 214 pages

Paru le 5 janvier 2022, 20€

Laisser un commentaire