Court résumé: « Ma famille maternelle a quitté la Roumanie communiste en 1961. On pourrait la dire « immigrée » ou « réfugiée ». Mais ce serait ignorer la vérité sur son départ d’un pays dont nul n’était censé pouvoir s’échapper. »

Mon avis:

Je remercie les éditions Flammarion pour cette lecture!

Grâce aux retours des historiens, on a l’impression de déjà bien connaître la profondeur de la bassesse dont est capable l’être humain. Mais régulièrement, une nouvelle anecdote réussit à donner un nouveau coup de pelle pour creuser encore plus loin.

Etant au volant tout au long de la journée, j’ai eu souvent l’occasion d’écouter les émissions radiophoniques de Sonia Devillers et j’adore son travail. Elle est aussi professionnelle que conviviale et l’arrivée de son premier récit m’a tout de suite fait de l’œil.

Dans ce livre, elle s’intéresse au passé de ses grands parents et même temps à l’Histoire de la Roumanie, le pays de sa famille maternelle. Pendant la seconde guerre mondiale et après celle-ci, les dirigeants roumains se sont rendus coupables d’actes nauséabonds. En accord avec l’autorité nazie, ils ont d’abord traqué les juifs de leur pays. Ils ont ensuite mis en place un système ignoble afin de se séparer de leurs compatriotes de cette confession. Durant toutes ces années, le gouvernement communiste a fait preuve d’une inhumanité affligeante, allant jusqu’à échanger des femmes et des hommes contre des animaux ou des machines.

Une autre chose est aussi choquante pour l’autrice. Malgré toutes les ignominies qu’ils ont vécues, ses grands-parents et une grande partie des victimes préfèrent garder le silence. Ils mettent ces évènements sous un mouchoir pour les faire disparaître. On n’en parle pas donc ça n’existe pas. Le mutisme de ses aïeux apparaît alors comme une protection de la mémoire.

Le peuple juif reste un peuple martyrisé par l’Histoire et cette nouvelle parenthèse en est une démonstration supplémentaire. A travers la déchéance de sa famille prestigieuse, Sonia Devillers nous offre un récit dramatique, toujours factuel, qui prouve que l’Homme est capable des pires atrocités au nom d’une idéologie. Ce livre est donc essentiel pour que les crimes du passé nous servent de leçon dans le futur !

Flammarion, 265 pages

Paru le 31 août, 19€

Une réponse "

  1. laplumedelulu dit :

    Je me demande si le Peuple Juif trouvera un jour la Paix. Je mets des majuscules exprès pour emmerder les anti sionistes.
    Merci à toi pour cette chronique qui donne envie. 🙏😘

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  2. laplumedelulu dit :

    Je voulais dire antisémites. La boulette c’est moi.

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  3. Matatoune dit :

    J’espère, je souhaite ardemment même que les horreurs du passé ne reviennent plus mais malheureusement et l’histoire le prouve on en tire aucune leçon. Néanmoins Les Exportés , comme cette chronique le souligne sont vraiment à découvrir !

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  4. alexmotmots dit :

    Une histoire abracadabrantesque, et pourtant vraie.

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  5. Ada dit :

    Oui, j’avais appris dans un livre d’Hannah Arendt que la Roumanie s’était illustrée côté nazi durant la 2GM… Je ne savais pas pour l’état communiste. On en apprend sûrement, des choses, en lisant ce livre !

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