Court résumé: Lundi dernier, le père de Damien s’est jeté du haut de la baie des veuves, cette falaise d’où les femmes guettaient autrefois le retour des bateaux de pêche. Damien se met donc en route pour régler les funérailles, tentant en vain d’éprouver de la tristesse. Mais arrivé dans le quartier des pêcheurs désormais à l’abandon, Damien découvre dans la parka de son père une photo qui remet tout en question… Et si la vérité sur l’été 1995 était tout autre?

Mon avis:

Je remercie les éditions Calmann-Levy pour cette lecture!

En quelques années, Jérôme Loubry est devenu un maître de la prise de tête. En effet, à chacun de ses livres, mon cerveau monte en température pour essayer de deviner quel final il nous a concocté.

Alors que ses derniers ouvrages tendaient vers le thriller psychique, cette fois-ci, « le chant du silence » est plus terre à terre et se rapproche plutôt du roman noir. Dans une bourgade de bord de l’eau, le lecteur entre dans le monde fermé des pêcheurs. Il découvre le fonctionnement de cette petite société avec ses codes et ses coutumes. Avec l’œil extérieur d’un narrateur qui revient sur les lieux de son enfance, on assiste au fonctionnement de ces familles, dont le destin est intimement lié à la mer.

Comme son titre l’indique, le silence joue un rôle fondamental dans cette histoire. C’est la pierre angulaire de toutes les strates du scénario. Les non-dits sont la cause des incompréhensions, des idées reçues et des conflits. Les souffrances des protagonistes, les relations personnelles compliquées et les affrontements découlent du manque de communication. En alternant entre le passé et le présent, l’auteur remplit les trous laissés par le vide. Il déconstruit ainsi le récit populaire pour dévoiler au grand jour la vérité des faits.

L’écrivain entrelace une histoire de famille, des crimes inexpliqués et la vie en communauté dans une sombre aventure. Sa maîtrise de la narration est encore à l’œuvre et j’ai encore été embarqué par les pistes multiples du roman, liées à la complexité des personnages. Plus social, ce nouvel opus n’en garde pas moins une efficacité terrible. Je n’ai pas lâché le livre jusqu’à en connaître le dénouement.

A ses débuts, Jérôme Loubry était considéré comme un des auteurs de polar les plus prometteurs. Je crois que l’on peut dire que la prédiction s’est réalisée !

Calmann-Levy noir, 400 pages

Paru le 4 janvier 2023, 21.90€

Une réponse "

  1. laplumedelulu dit :

    Je me laisse porter dorénavant. Ça prend moins le chou. Tu as entièrement raison, Jerome s’est établi comme un sacré auteur de polars. Merci à toi pour la chronique 🙏😘

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  2. alexmotmots dit :

    Je n’ai lu que le premier et son style ne m’avait pas plu. A voir quelques années après.

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  3. Céline dit :

    Un auteur qu’il faut que je découvre 😊

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  4. J’aime bien quand il retourne le cerveau 😊

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