Court résumé: C’est l’histoire de Bruna, qui tombe amoureuse de Frane, un beau marin. Ils se marient et emménagent au deuxième étage de la maison familiale. Au premier vit la redoutable Anka, la mère de Frane. Trois ans plus tard, Bruna est à la prison de Požega, où elle purge une longue peine pour le meurtre de sa belle-mère…

Mon avis:

Je remercie les éditions Agullo pour cette lecture!

Bien qu’il en soit à son septième roman, je ne connaissais pas cet auteur croate. Son précédent livre, le premier traduit en français, avait eu droit à de bonnes chroniques. C’est pour cette raison que je me suis intéressé à lui.

Jurica Pavicic est réputé pour être un auteur de polar, mais cette fois-ci, même s’il est question de meurtre, le récit ne se concentre pas sur l’enquête mais sur le point de vue de la meurtrière. A la manière d’un Raskolnikov de « Crime et châtiment », le lecteur assiste aux réflexions de l’héroïne et aux conséquences matérielles et immatérielles de ses agissements.

Par des allers-retours entre le passé du crime et le présent de la sentence, l’auteur développe aussi la mécanique qui a conduit à ce drame. Bruna est une femme ordinaire, forte mais sans histoires. Seulement, les circonstances s’en mêlent et par la force des choses, elle en arrive à commettre un acte qui la dépasse.

Dans cette histoire, la famille (la belle-famille surtout) est le cœur de la tragédie. Avec ses non-dits, ses passe-droits, ses politesses, la communication entre les membres est défaillante et les conflits en découlent. Quand la vie privée ne l’est plus et que l’influence de certains dépasse les limites, la rupture n’est jamais loin.

Avec une plume agréable et fluide, Jurica Pavicic nous propose un voyage intime dans les secrets d’un fait divers. Comment une vie banale peut basculer, comment la personne la plus inoffensive qui soit, peut complètement dérailler, portée par ses ressentiments réprimés ?

La rencontre, l’amour, le foyer, tout était réuni pour que Bruna connaisse une belle vie mais c’était sans compter sur le destin et sur le pouvoir écrasant de la famille qui en avaient décidé autrement. Belle découverte que ce roman envoutant, sans concession, tragiquement humain !

Agullo, 222 pages

Traduit par Olivier Lannuzel

Paru le 16 septembre 2022, 21.50€

Une réponse "

  1. Il me tarde de lire celui-là, L’eau rouge est une belle découverte à faire aussi .

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  2. alexmotmots dit :

    J’ai préféré son premier roman, plus fort, plus abouti.

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  3. Céline dit :

    Je n’avais encore jamais entendu parler de cet auteur et ce livre pourrait bien me plaire. Merci pour la découverte !

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