Court résumé: Los Angeles, 1981. Bret, dix-sept ans, plongé dans l’écriture de Moins que zéro, entre en terminale au lycée privé de Buckley. Avec Thom, Susan et Debbie, sa petite amie, il expérimente les rites de passage à l’âge adulte : alcool, drogue, sexe et jeux de dupes. L’arrivée d’un nouvel élève fait voler leurs mensonges en éclats…

Mon avis:

Une nouvelle fois, Bret Easton Ellis nous emmène dans son Los Angeles des années 80. A travers les aventures d’un groupe de personnages âgés de 17 ans, il dresse un portrait au vitriol d’une jeunesse des quartiers riches. Pourrie par l’argent, délaissée par les parents, ils occupent leurs journées et leurs soirées à l’oisiveté, aux drogues et au sexe.

Cette plongée américaine est aussi un roman sur l’adolescence. En contemplant le quotidien de ces jeunes gens, on se rappelle à nos idées, nos envies, notre insouciance de cette époque de la vie. Même s’ils sont d’un autre monde social, leurs tribulations dégagent une sorte de nostalgie de ce passage juste avant l’âge adulte, où les priorités ne sont pas les mêmes.

Pour agrémenter ce petit univers, l’auteur intègre en arrière-plan une histoire de tueur en série qui rôde autour d’eux. Cela lui permet de réactionner les leviers qui font le piment de ses œuvres. Dans un perpétuel mouvement entre folie, psychotropes et paranoïa, il crée un flou dans lequel le lecteur perd ses repères. La lecture devient inquiétante et nous garde sous tension jusqu’au dénouement encore plus déroutant.

« Les éclats » est une sorte de « Moins que zéro » gonflé à l’hélium. Le côté minimaliste du premier roman de l’auteur, évolue vers un style beaucoup plus dilué, fait de longues phrases. Alors que le rythme est lent, les détails importants, l’action délivrée au compte-goutte, j’ai été comme hypnotisé par ces 600 pages d’une grande densité.

Se lancer dans une fiction de Bret Easton Ellis est une expérience unique, comparable à aucune autre. L’originalité et la maîtrise de l’écrivain m’ont pris dans leurs filets et la magie a fonctionné à nouveau. Cependant, je reste conscient que ce roman ne plaira pas à tout le monde tant l’œuvre est singulière. De mon côté, je n’ai pas boudé mon plaisir, avec cette autofiction puissante, sombre et saisissante !

Robert Laffont Pavillons, 597 pages

Paru le 16 mars 2023, 26€

Une réponse "

  1. laplumedelulu dit :

    Quelle chronique réussie encore une fois. Ma whislist te déteste.
    Moi, je note. Merci à toi. 🙏😘

    Aimé par 1 personne

  2. alexmotamots dit :

    Si ce roman d’auto-fiction égal ses premiers romans, je suis preneuse.

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire