Court résumé: Comment rester debout face à la violence, à l’horreur ? Comment regarder dans les yeux celui qui vous a enlevé ce que vous aviez de plus précieux ? Comment pardonner à l’assassin d’un des siens ? Comment garder espoir quand tant d’atrocités sont commises au nom de la religion ? Toutes ces questions qui nous assaillent dans une actualité toujours plus tragique, Colum McCann y a été confronté lors de sa rencontre avec Diane Foley…

Mon avis:

Je remercie les éditions Belfond pour cette lecture!

Depuis quelques années, Colum McCann semble vouloir s’éloigner des romans pour tendre vers les récits. Après l’étourdissant « Apeirogon », sur le conflit Israélo-palestinien, il s’attaque au sujet du terrorisme et plus particulièrement aux victimes de celui-ci.

Il met le focus sur Diane Foley, une mère américaine dont le fils journaliste a été exécuté par Daesh. Le texte navigue entre les souvenirs d’avant, le drame lui-même et surtout la période de deuil qui l’a suivi. A travers le témoignage de cette femme meurtrie, le lecteur découvre les différentes phases du deuil par lesquelles elle est passée.

Cette confession est bouleversante parce déconcertante. Après ce déchirement ignoble, on attendrait de cette maman de la haine, de la rancœur, de la vengeance. Il n’en est rien ! Elle n’entre pas dans le jeu des représailles et arrive à prendre du recul pour appréhender la situation dans son ensemble. Diane est un modèle de résilience, qui malgré toute sa tristesse profonde, ne perd jamais son calme.

Sa modération ne l’empêche pas de condamner fermement ces actes barbares, de dénoncer la mauvaise politique de son pays face aux enlèvements et de s’attaquer aux comportements des médias. Mais elle garde tout au long du récit une dignité, qui la place au-dessus des évènements et lui confère une forme de sagesse d’esprit. Ainsi elle peut aborder cette horreur sereinement et nous en offrir une vision touchante et apaisée.

Avec sa plume toujours aussi juste, Colum McCann ne s’intéresse pas aux évènements tragiques pour en tirer de la dramaturgie mais pour en extraire la lumière. De ces histoires déchirantes, on se rend compte, qu’en soufflant sur un tas de cendres, on peut y trouver un morceau d’humanité. Dans toute cette folie meurtrière, c’est un peu d’espoir très appréciable ! Ce grand livre fait donc partie des lectures indispensables, si on veut espérer changer les choses !

Belfond, 193 pages

Traduit par Clément Baude

Paru le 4 janvier 2024, 21.90€

Une réponse "

  1. laplumedelulu dit :

    Wooowww 😍. Tu ne peux pas trouver à chroniquer un livre raté ? Hein ? 🤣 Fais un effort, je vais finir sur la paillle.
    Merci à toi pour la chronique 🙏 😘

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  2. Matatoune dit :

    C’est vrai un roman nécessaire !

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  3. alexmotamots dit :

    J’hésitais à le lire, mais tu m’as convaincu.

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  4. Lilou dit :

    Wahou ta chronique me laisse sans voix !! Merci. Je ne l’avais pas repéré mais j’ai maintenant envie de le lire. 🙏

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